Michaël Benture a trouvé un fort intéressant état des lieux des salles de cinéma Toulonnaises au 1er janvier 1917 : Toulon possédait à cette époque là, 6 cinémas. Il s'agissait du cinéma Pathé annoncé avec une capacité de 1200 fauteuils, du Fémina (800 fauteuils), du Kursaal (1000 fauteuils), du Ciné Grand Hôtel (1200 fauteuils), du Modern (600 fauteuils) et enfin du Casino (1800 fauteuils).
il y avait (en se plaçant dans le sens Est-Ouest, c'est-à-dire de la place Noël Blache vers la place de la Liberté) : sur le côté droit du boulevard, Le Cinact puis Le Paris et enfin Le Casino; ces 3 cinémas étaient tout trois situés entre l'avenue Colbert et la place de la Liberté. Les cinémas Casino et Paris, étaient séparés d'environ une vingtaine de mètres sur le même côté.
Le Paris : qui s'était appelé auparavant Le Kursall mais que je n'ai jamais connu sous ce nom, était l'un des cinémas les plus importants de la ville, il faisait face au Strasbourg. Il a été remplacé par une banque : la Banque populaire, située aux N° 36-38 du boulevard. Il s'est peut-être appelé ABC avant cela mais cela reste à vérifier. Il était doté de 750 fauteuils. "Le petit monde de Don Camillo y resta 13 semaines à l'affiche, un record pour l'époque. Pour mémoire, le mot Kursaal est un mot allemand qui désignait une salle de réunion dans un établissement thermal, composé de Kur "cure" et de Saal "salle" et par extension on est vite arrivé à la salle de jeux du casino, établissement très fréquent dans les villes d'eaux allemandes. A la fin du 19ème siècle, de nombreux établissements portant le nom de Kursaal, ont vu le jour en France par effet de mode sans doute. Il en subsiste quelques uns en France de nos jours ( salles de spectacles ou cinémas)
On voit distinctement Le Casino avec sa grande enseigne verticale sur le pignon du bâtiment puis Le Kursall qui allait devenir Le Paris. La photo doit dater d'environ 1955, les fils du trolleybus tissent leur toile dans le ciel (C'est l'aiguillage menant vers la rue Henri Pastoureau en direction du Mourillon sur la ligne N° 3). (cliquer pour agrandir et élargir le champ de la photo) |
Le Casino : était situé à côté de la brasserie Guillaume Tell ( voir photo ci-dessus). Il possédait 1400 fauteuils avec balcon, c'était comme son nom l'indique, un ancien casino de jeux et théâtre datant de 1885 où l'on jouait au début du siècle, le vaudeville, l'opérette, le grand opéra puis le music hall de boulevard. Ce fut un établissement de grand renom qui accueillit de nombreuses vedettes d'antan avant de devenir un cinéma.Tout cela a disparu, démoli pour faire place à un immeuble : Le "Carrousel". Christian Ramage nous rappelle un souvenir à propos du Casino et du Cinact :"Le Casino : "Le grand-père y fut contrôleur de billets et j'ai pu ainsi y entrer gratuitement de 1960 à 1963 et y ai vu des films 3 ou 4 fois (Le jour le plus long, Marry Poppins, Rio Bravo etc.). Il y avait aussi le Cinact, remplacé maintenant par un Mc Donald's. Ce cinéma proposait des séances le dimanche matin à 1F50 et j'y allais régulièrement au lieu d'aller à la messe, ce qui n'était pas grave car, étant chez les maristes, j'avais déjà ma messe hebdomadaire ! "
William Brès nous raconte de savoureux souvenirs sur le Casino : "Le Casino ! Je m'en souviens comme si c'était hier. C'était dans les années 56/57. J'étais à l'époque apprenti chez Messieurs Sandrini & Barsoti, étalagistes rue de la Pomme de Pin, dans le quartier de Besagne. Donc, bien qu'habitant rue Courbet, quartier Saint-Roch, c'est à la valeureuse "raille" de Besagne que j'avais l'honneur d'appartenir. (voir note 1)
Le dimanche, nous débarquions au Casino et nous installions au deuxième balcon, abandonnant aux gens riches le parterre et le premier balcon. Nous prenions place en braillant comme des ânes, pour effrayer les "gens bien" en-dessous de nous, une chanson stupide dont j'ai encore les paroles en tête : Hey ! Babouliba ! Tassoulafoumapipa !
Ce n'est que récemment que j'ai compris le sens de la seconde partie de cette comptine express. Ce qui ne la rend pas moins stupide ! Mais nous avions entre 13 et 15 ans. Si les morpions de cet âge-là se mettaient à être intelligent, ce serait très très inquiétant. Après ce chant de guerre visant à prévenir les tenants de l'ordre établi que nous ne comptions pas tout à fait pour rien, nous assistons à la projection de Godzilla, du Pont de la rivière Kwaï, ou encore du premier Jerry Lewis; j'en ai encore mal aux côtes !
Je suis retourné à Toulon voilà peu. La ligne d'immeubles entre la rue des Cordeliers et la rue Courbet a été abattue et, en effet, le cinéma Casino n'existe plus. C'était il y a longtemps tout ça, mais c'est agréable d'en reparler (W.B)
Le Cinact ou Cin'act : À l'origine il s'appelait le Ciné-act. Il a ouvert le 23 mars 1937 et son propriétaire était un certain monsieur Julien. Il était annoncé comme un cinéma d'actualités d'où son nom de ciné-Act. Il avait 340 fauteuils; il était moins "chic" et bon marché; il passait de temps en temps des films "coquins", les érotiques de l'époque qui ne feraient même plus rosir une bonne sœur d'aujourd'hui mais les jeunes gens se cachaient pour voir les photos de présentation qui les mettaient en ébullition ! Il y a aujourd'hui un restaurant Mc Donald's à sa place, sis au N° 44 du boulevard.
"Une précision sur le Cin'Act...ce cinéma a connu une destinée inverse de celle du Rex, c'est à dire qu'il a commencé par diffuser des films plus ou moins coquins, voire carrément X, puis ils se sont mis à diffuser des films "normaux". Je me souviens y être allé plusieurs fois au début des années 80, mais ce n'était pas des films très grand public. Je me souviens aussi, que souvent, en fin d'année, était organisé le "Festival de l'épouvante", avec des lettres bien sanglantes en façade et des projections de films de la Hammer films avec Christopher Lee, Vincent Price, Peter Cushing, etc..."(source Ph.Vial)
Photo coll. Jacques Visconti - Jolie photo de famille prise le 2 mai 1947 sur le boulevard de Strasbourg avec en arrière-plan à gauche, un bout de l'enseigne du cinéma Cin'Act. Tout au fond, on aperçoit un tramway vers la place Noël Blache. Cliquer pour agrandir |
Le Cin' Star : fut inauguré le 13 juillet 1938, il était ainsi nommé parce qu'il fonctionnait alors en tandem avec le Cin'Act du boulevard de Strasbourg, il simplifia par la suite son nom et s'appela Le Star à partir du 15 juillet 1943. Ce cinéma n'avait rien à voir avec le Star ou Théâtre de la Nature situé sur la place d'Armes. Le jour de l'inauguration du Cin'Star, il y avait deux films au programme : "La Malle de Singapour" (film américain de Tay Garnett avec Clark Gable sorti en 1935) et "Le nettoyeur de pendules" (un célèbre dessin animé avec Mickey qui se retrouve suspendu aux aiguilles d'une pendule, au-dessus du vide)
Son
propriétaire et directeur, se nommait Cochois et était juste âgé de 30
ans lors de l'inauguration. Cette spacieuse salle selon les propos
tenus à l'époque était pourvue de 300 fauteuils dans un décor moderne
et élégant. Il se situait au bas de la vieille ville, place Gambetta.
Ce cinéma est équipé d'un système de ventilation présenté alors comme
le système le plus perfectionné du moment. Grâce à cette nouvelle
installation, la direction pouvait dès lors offrir à sa clientèle des
séances fraîches en cet été 1938. Enfin, cette salle sera un temps
considérée comme une salle de première exclusivité.
Carte postale Cap -Le cinéma Cinact est à droite sur la photo, au fond sur le même côté, on aperçoit le Priséco puis les cinémas Paris et Casino. |
Le Club : Toujours du côté droit du boulevard, Le Club (Art et essai) était une salle de 350 fauteuils, située en face du Lycée Peiresc. Il voisinait avec une librairie-papeterie . Ce cinéma fut classé "Art et essai"par la 1ère commission de classement le 9 janvier 1962. Son hall d'entrée était des plus modestes, rien à voir avec les géants luxueux tels que le Paris ou le Casino. Plus tard, je crois me rappeler que le Club devint un club discothèque.
Photo coll. Michaël Benture - A droite du boulevard, le cinéma Le Strasbourg au temps des 4 Cv Renault, des Simca et des 203 Peugeot. A sa droite on voit Le Claridge, un bar-brasserie trés chic de l'époque.. Cliquer pour agrandir |
Le Strasbourg : Sur le côté gauche du boulevard se tenait Le Strasbourg (voir photo ci-dessus, qui s'appelait précédemment Le Vox; je ne l'ai personnellement jamais connu sous ce nom) Il était situé à peu près en face du cinéma Le Paris. Il a été remplacé de nos jours par un fast-food chinois, le China Fast-Food situé au N° 17 du boulevard de Strasbourg. Ce cinéma était équipé de 700 fauteuils; il avait été construit en 1939 sur les plans de l'architecte Eugène Chirié, spécialisé dans les salles de cinéma ( voir architecture et cinémas) . Il a changé de noms à de multiples reprises : Cinévog,Ciné-Vox, Vox; il devient en dernier ressort le Strasbourg. Maurice Alérini me signale qu'il possède un plan-guide de Toulon, daté de juin 1942, où ce cinéma figure encore sous le nom de Cinévog. Il devient le Ciné-Vox le 18 août 1943. Je le remercie ici de m'avoir retrouvé l'origine du Cinévog.
"Les cinémas Le Paris et Le Strasbourg ont fermé à la fin des années 70, après s'être cantonnés pendant 2 ou 3 ans à la programmation de gros navets comico-militaires italiens du genre La toubib aux grandes manoeuvres (avec la pulpeuse Edwige Fenech) ou Vive la quille (source Ph.Vial)"
Le Mirabeau : se situait au N° 3 de la rue d'Antrechaus, première rue à droite en montant après le lycée Rouviére; c'était un petit cinéma qui ne passait que des films anciens (comme un cinéma de quartier); plus tard dans la années 60, il devint le Grillon en 1966. C'était un petit cinéma de 200 fauteuils. On en trouve encore trace vers 1967-1968.
Raymond Casile se souvient : "Quant au Mirabeau, situé rue d’Entrechaus, c’était le seul ciné qui ne possédait pas une véritable issue de secours. Le propriétaire avait fait ouvrir une porte qui donnait sur le couloir de l’immeuble d’habitation. Ainsi, il suffisait d’acheter un ticket pour une personne qui allait, dans l’obscurité, déverrouiller la porte de l’intérieur, pour permettre l’accès à tous ses copains ! J’avoue avoir utilisé et/ou bénéficié de ce procédé."
Au début des années 80, a existé aussi un cinéma multi (petites) salles, appelé "Utopia", situé sur le Bd de Strasbourg, un peu avant la bibliothèque municipale, aux environs du jardin de la ville ( Il se spécialisait dans des films un peu anciens, mais il n'a tenu que quelques années) (source Ph.Vial)
Le Garden Cinéma : c'était probablement un des plus anciens cinémas de Toulon, il est totalement oublié de nos jours. Lui-même avait été construit sur l'emplacement d'un ancien mur de bâtiment maritime. Il se trouvait boulevard de Strasbourg, pour partie à l'emplacement des actuelles Galeries Lafayettes qui ont succédé vers 1985 aux Dames de France. Dans ce cinéma on passait des films bien sûr mais il y avait aussi des artistes qui se produisaient parfois dont le célèbre Félix Mayol qui rappelons-le a donné son nom au temple du rugby au coeur de Toulon où évolue notre très cher R.C.T. Le Garden-Cinéma fut démoli vers 1910 lorsque débutèrent les travaux du nouveau bâtiment des Dames de France (inauguré en 1912).
Collection Alain Cola - Carte postale datant du tout début du 20ème siècle. Le Garden Cinéma dont on voit l'entrée sur le côté droit. Tramways et canotiers sont typiques de l'époque. Cliquer pour agrandir |
Le Pathé : C'était avec le Fémina l'un des plus anciens cinémas de Toulon. A sa création en 1910, il se nommait Pathé frères ( source site TPM Vistoria). Le Pathé était différent du Ciné Grand Hôtel évoqué ci-dessous, ancêtre du Gaumont. Je ne sais pas où il était situé.
Un autre cinéma fut nommé successivement Ciné Grand Hôtel, Grand Cinéma, Gaumont, Gaumont Palace,...etc. Il apparait qu'il a été un temps, un théâtre nommé "Fantaisies Théâtre". Ce dernier a ouvert ses portes le 10 avril 1909. Qualifié de " bonbonnière de style Louis XVI" aux installations luxueuses et confortables, ce théâtre propose en ce jour d'inauguration une pièce nommée "La passion", créée spécialement pour l'occasion.
Le Grand Cinéma : auparavant dénommé Ciné Grand Hôtel, fut certainement l'un des cinémas "majeurs" de l'hypercentre du Toulon d'avant-guerre. Le Grand Cinéma est situé place de la Liberté, au rez-de-chaussée du Grand Hôtel, à l'extrême gauche de sa façade. Son entrée est étroite,comme un couloir et relativement discréte, sa sortie s'effectue par l'arriére dans la rue Gimelli. Le Grand Cinéma devient Le Gaumont en date du 7 avril 1943. A la Libération, la Marine Nationale dont la Préfecture Maritime (en raccourci : la Prémar), située place d'Armes, a été détruite par les bombes, installe le siège et le commandement de la III° région au Grand Hôtel situé Place de la Liberté. .
Le Gaumont n'existe plus; désormais son entrée est cachée par un rideau de fer gris surmonté d'une ancre de marine (voir les photos du Gaumont sur la page suivante : Cinémas de Toulon page 3
Il n'y a pas de cohabitation cinéma - Préfecture maritime jusqu'à la fin des années 50 où au même emplacement, renaît, en plus grand et en beaucoup plus beau (même si celà dénature quelque peu la façade "haussmanienne"), une nouvelle salle : le "Gaumont Palace".
Il se passa quelques mois de cohabitation "public-privé" avant que la Prémar n'aille s'installer dans des locaux neufs et fonctionnels, quai de la Consigne, rendant l'immeuble du Grand Hôtel à sa vocation premiére.
Le Gaumont Palace : Ce superbe cinéma est situé place de la Liberté, au rez-de-chaussée du Grand Hôtel. Il était flanqué sur sa gauche par le magasin Photo Liberté (optique-photo-ciné-son). Il devint plus tard multisalles et fut alors surmonté d'une inscription "les 4 Gaumont". Il se nommera plus tard Gaumont-Liberté puis Pathé-Liberté.
A propos du Gaumont, le film présenté à l'inauguration du nouveau cinéma était de source sûre, "La traversée de Paris" de Claude Autant-Lara sorti à la fin du mois d'octobre 1956. voir les photos du Grand cinéma sur la page Cinémas de Toulon page 3.
L'Éden : était situé (avant sa destruction par les bombardements de la 2ème guerre mondiale), place de la Liberté. Il nétait pas au rez-de-chaussée d'un immeuble d'habitation car en fait, il n'avait rien au-dessus de lui. Ce cinéma était situé rue Revel et faisait le coin avec la place de la Liberté, son entrée donnait sur la place de la Liberté. D'après un de ses amis qui habitait le quartier, une bombe serait tombée sur le mess des officiers de l'Armée de Terre (îlot délimité par l'avenue Vauban, la rue Revel, la place de la Liberté et le boulevard Général Leclerc),le détruisant ainsi que le bâtiment du Gaumont qui lui faisait face, rue Revel. (les sources pour le Gaumont, le Grand Cinéma et L'Eden proviennent de Jacques Visconti)
Raymond Casile rajoute ces précisions :"Il existait aussi avant la guerre, une salle située place de la Liberté (à l’emplacement de l’agence de voyage Gaillard) qui s’appelait l’Eden. Elle a été détruite par un bombardement et les décombres furent longtemps un lieu de jeux pour les enfants (dont je faisais partie)"
Et voici le témoignage très intéressant de Maurice Alérini : "L'Eden a été touché deux fois au cours des bombardements alliés. Une première fois le 5 juillet 1944, lorsqu'une bombe est tombée à l'angle de l'avenue Vauban et de la rue Revel, démolissant en grande partie l'immeuble situé au nord de la rue. Ci-contre 2 photos prises personnellement à l'époque par Maurice Alérini, on y voit à gauche la façade arrière de l'Eden, pas trop endommagée, mais sûrement "soufflée" une deuxième fois le 6 août, par une bombe tombée dans le jardin du mess. La façade sud est écroulée et l'on distingue l'intérieur de la salle de cinéma ( à droite) © Photos Maurice Alérini (1944) |
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.Au sujet du même Eden, anecdote a amusante, ce cinéma avait un "bar-fumoir" au 1er étage, avec de grandes baies vitrées donnant sur la place de la Liberté ( on les voit sur la photo du cinéma au temps de sa splendeur, voir les pages cinémas de Toulon en images page 2 et page 3 |
Et Maurice Alérini poursuit son récit :" Un de mes copains de la bande d'ados de la place Saint Roch - j'y habitais - (à ne pas confondre avec la quartier du même nom) avait remarqué qu'une descente de gouttière permettait d'accéder à la dalle longeant ces baies, qui étaient évidemment fermées. Il suffisait qu'un d'entre-nous achète un billet d'entrée (prix partagé entre tous) et, traversant le bar désert pendant les séances, aille ensuite ouvrir une des fenêtres. Les autres grimpaient un à un et pouvaient entrer dans la salle obscure. Notez que cette histoire se passait pendant l'hiver 41-42 - nous avions 15-16 ans - avec un éclairage public très réduit et peu de circulation sur le boulevard. Nous avons dû renouveler l'opération 7 ou 8 fois avant que quelqu'un ne découvre notre manège. Un soir, le copain qui était dans la salle a trouvé la porte du bar fermée à clé. Il est ressorti pour prévenir les autres."
Le Fémina : Rue Victor Clappier, dans le prolongement de la rue du Gaumont, se situait le Fémina, transformé en multisalles dans les années 70 et qui dans les années 60, donnait des séances à 1F puis 1 F50. C'était un cinéma considéré comme bon marché. Le Fémina est sûrement le plus ancien cinéma de Toulon puisqu'il fut créé en 1904 ( source site TPM Vistoria). Il était doté de 1450 fauteuils avec une trés grande scène pouvant accueillir des spectacles et attractions. La société exploitante a été dissoute le 22 décembre 1992. Ce cinéma a été démoli au début de l'année 2011 et remplacé par une vingtaine de logements. Les riverains craignaient des problèmes d'éboulement des immeubles voisins du fait du creusement juste à proximité, du second tunnel de Toulon.
Le Rex : était situé rue Jean Jaurés au N° 290 et faisait face à la grande Poste. Ce cinéma a été inauguré le 28 octobre 1937. Dans sa configuration initiale, le Rex comportait outre une très vaste salle de 900 fauteuils, un spacieux hall aux murs recouverts de miroirs savamment mis en lumière. Dans la salle, une luxueuse décoration dans un agréable camaïeu de vert, répondait aux 900 fauteuils de velours également vert mais dans une teinte plus pâle que les murs. Le Rex avait pris la place d'une immense salle des fêtes, celle de l'ancien cercle naval de Toulon.
Pour la séance inaugurale, c'est le film " Les bleus de la Marine" avec Fernandel, Ouvrard, figure du comique troupier et Colette Darfeuil, qui fut projeté. Ce film sorti en 1934, soit 3 ans plus tôt, n'était donc pas une nouveauté en exclusivité, ce qui était une rareté pour un film inaugural. Cependant il avait comme atout principal, le fait d'avoir pour décor Toulon !! Vers la fin des années 80 ou au début des années 90, le Rex a fermé et a été transformé en restaurant : "Blanc, le bistro" devenu plus récemment "La Coupole".
Philippe Vial raconte : "Le Rex (rue Jean Jaurès) était tenu par un ami de ma mère qui dirigeait aussi deux autres cinémas à Toulon, dont le Gaumont à une époque. Le Rex a longtemps diffusé des films "normaux", mais lorsque cet ami a quitté la gestion de cette salle au milieu des années 80, elle a été transformée en ciné X ( source Ph.Vial)"
Le Royal : Juste à à côté de la grande poste mais dans la rue au-dessus, on trouve encore le Royal situé au N° 2, rue Docteur Jean Bertholet. Cet excellent cinéma de 620 fauteuils survit encore de nos jours pour le plus grand bonheur des cinéphiles. Né dans les années 30 au rez-de-chaussée et au sous-sol d’un immeuble art-déco, c’est le plus ancien cinéma de Toulon encore en activité. Cinéma de quartier jusque dans les années 70, les 20 dernières années ont connu des gérances difficiles, dont la période porno fut représentative. Il a vivoté dans les années 80 et rouvert en 1993 dans des conditions difficiles : salles vétustes, voir délabrées. La salle unique est devenu un complexe à 3 salles sous la direction de Christian Braschi, ancien projectionniste de cet établissement. Il est de nos jours classé Art et essai.
Photo coll. J. Visconti - La photo date du tout début de l'année 1971 puisque c'est la date de sortie du film de David Lean qui se trouve à l'affiche: "La fille de Ryan " avec Robert Mitchum. Cliquer pour agrandir |
Le Ciné Liberté : situé 47 boulevard Maréchal Leclerc intégré au cœur du Palais Liberté, est le plus récent de tous; il a été inauguré le 10 septembre 2003 et comporte 9 salles pouvant accueillir 1610 spectateurs.; je le cite seulement à titre d'information car bien sûr il ne faisait pas partie du paysage à l'époque qui nous intéresse. Il existait également le Pathé Liberté, auparavant situé 4, place de la Liberté (voir § sur l'ancien Gaumont). Ce complexe disposait de 6 salles et 1290 fauteuils.
Les locaux du Pathé Liberté ont été rachetés par la ville de Toulon pour le transformer en théâtre. Inoccupé jusqu'en 2007, le site est repris afin d'y construire le futur Théâtre Liberté, qui est baptisé ainsi en raison de la proximité de la place du même nom. Les travaux ont commencé en 2008 et le théâtre a été inauguré le 17 septembre 2011. Il comporte trois salles : la grande salle de 700 places, baptisée Albert Camus, la salle modulable de 130 places baptisée "Fanny Ardant" et la troisième de 144 places "Toscan du Plantier", en raison de la place de la vidéo qui y est donnée. Depuis avril 2010, Il est dirigé par les frères Berling, Philippe et Charles.
L'ouverture des 9 salles du nouveau Ciné Liberté vient enrichir l'offre du multiplexe Pathé Grand Ciel ( situé en périphérie de Toulon). Au total, 21 salles EuroPalaces sont à la disposition des amateurs de cinéma sur l'agglomération toulonnaise. En décembre 2013, le centre Barnéoud (situé avenue de l'Université sur le site de Grand Var à La Valette ) a été détruit pour installer entre autres le nouveau complexe Pathé; L'ancien de 12 salles sera fermé pour le remplacer par un nouveau complexe de 16 salles.
Le Raimu : Il était situé au N°1 de la rue François Fabié. À l'origine salle unique, le Raimu est totalement transformé au début des années 70 et accueille ainsi trois salles de cinéma différentes. La première, la plus grande avec une capacité de 500 fauteuils avec écran géant panoramique est baptisée Raimu-Rama ( nom porté par le cinéma dans sa dernière période en tant que cinéma à salle unique). la seconde du nom de Concorde possède une capacité de 250 fauteuils enfin la dernière du nom de France propose le même nombre de fauteuils.avec ses 3 salles. Il a cessé son activité et a été démoli en 2007 pour installer derrière son emplacement, le puits d'attaque central dans le cadre du creusement du 2ème tunnel de Toulon. C'était un beau cinéma de 500 fauteuils qui permettait de passer des films en cinémascope 70 mm sur écran géant (procédé Todd AO) . La société exploitante a été liquidée le 15 juin 2004 et radiée le 26 juin 2007.
L'Ariel : avec ses 6 salles, était situé juste en face, de l'autre côté de la rue au N°6; il fut inauguré en 1974. Ayant survécu au Raimu, il a fermé à son tour définitivement, le 14 juillet 2010 après 36 ans de bons et loyaux services après la projection du dessin animé Shrek 4. Un article paru sur le site Internet de Var Matin publié en date du 29 juillet 2010, évoque cette fermeture et la nostalgie de ceux qui le fréquentèrent. L'immeuble du cinéma Ariel rebaptisé le Majestic, serait ensuite aménagé en bureaux ( 3000 mètres carrés). Les riverains ayant bloqué le projet, rien ne changea jusqu'au mois de mai 2022 où désormais rien ne s'oppose au démarrage du projet immobilier. La démolition du bâtiment a démarré fin janvier 2023. Une fois la destruction achevée, la société Bouygues va réaliser un bâtiment de cinq étages accueillant une cinquantaine de logements avec parking en sous-sol.
Cinémas à nanars : Deux petits cinémas se distinguaient par leur programmation particulièrement riche en nanars ( les navets); il y'avait Le Pax et Le Lafayette. On y projetait des films de série B, des westerns spaghettis ( ah la série des Sabata avec Lee Van Cleef, la longue série des Ringo, Django...) , des films de kung-fu puis sur leur fin, des pornos. Ils ont fermé depuis longtemps mais certaines façades étaient toujours là en 2003.
Le Pax : Plus excentré, en face de la place d'Armes, au N° 16 rue Anatole France, il y avait le Pax, un petit cinéma de 300 fauteuils qui passait à la fin de sa carrière, des films coquins ( dont les oeuvres immortelles de Max Pécas), à la fin, il s'était orienté exclusivement dans les films pornographiques, les fameux films classés "X". La société exploitante a été liquidée le 11 mai 1998. Le Pax avait commencé par être un cinéma familial tout à fait convenable où l'on passait des Tarzan avec le fameux Johnny Weissmuller à qui succéda Lex Barker.
Un sympathique internaute toulonnais vient de m'envoyer en juin 2020, ces quelques précisions : "Au début des années 1960 le Pax proposait des séances à deux films de série B (pour ne pas dire Z) sans actualités ni documentaires. En 1966 il proposait des films naturistes, surtout allemands. En 1980, le Pax était devenu un cinéma X. En 1988, le cinéma avait été remplacé par un sex-shop."
A priori, d'après les photos de Google Street, en 2019, il n'y avait plus rien en lieu et place du Pax. L'Hôtel Bonaparte se situe juste à côté sur la gauche.
Le Cameo : Rue des Marchands ( rue Henri Seillon de nos jours, c'est-à-dire la rue parallèle à la rue de la République, juste derrière l'hôtel de ville) on trouvait le Caméo, un petit cinéma minable qui avait un spectacle de strip-tease à l'entracte. Il a du disparaître à la fin des années 50 ou au début des années 60 ( je ne l'ai évidemment jamais connu) Les bachis des matelots volaient jusqu'au plafond pendant l'effeuillage de la strip-teaseuse qui opérait à l'entracte. (voir la page consacrée au Cameo et au Lafayette)
Le Lafayette : Au petit cours Lafayette au N° 17 de la rue Paul Landrin (ancienne rue Lafayette devenue rue Paul Landrin, rue dont l'orthographe fut modifiée récemment en Lendrin) on trouvait le Lafayette, un cinéma de 200 fauteuils. Il était situé au bout à gauche de la rue, juste avant qu'elle ne commence à faire un virage. Il fut ouvert le 8 mai 1940 et fermé vers 1985 ou 86. Rappelons à titre d'anecdote, que 2 jours plus tard, le 10 mai 1940, c'était l'offensive générale allemande à l'Ouest contre les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France : les Alliés la nommeront la bataille de France. Donc en ce 8 mai 1940, à partir de13 h 30 fut inauguré ce cinéma; la toute première séance débuta avec la projection de "Prison sans barreaux" avec Corinne Luchaire ( une belle actrice française célèbre dans les années 30 - [1921-1950]) . Le film en question avait été réalisé en 1938 par Léonide Moguy, un réalisateur français d'origine russe. (voir la page consacrée au Cameo et au Lafayette)
C'est la Librairie de la Nerthe qui avait pris la place du cinéma Lafayette; elle avait été ouverte le 9 juin 2006 et inaugurée le 30 juin 2006 mais hélas par manque de clientèle, elle a du se résoudre à fermer ses portes en mars 2011. De nos jours, elle a été remplacée par un magasin de vêtements.
Le Studio 66 : était situé tout près du port, rue de la République ( probablement au N° 66 comme son nom l'indique); Il semble avoir ouvert vers 1937 et a fonctionné au moins jusqu'en 1949, cependant on ne retrouve plus de trace de ce dernier pendant la période 1942-43. Il a probablement été victime des bombardements, la rue de la République proche des quais et du du port, ayant été particulièrement dévastée au cours de la dernière guerre. Il s'agissait d'une salle d'exclusivité.
Cinévog (qui devient le Ciné-Vox le 18 aout 1943)
Rex
Royal
Casino
Fémina
Kursaal
Eden
Grand Cinéma (qui devient Le Gaumont le 7 avril 1943)
Cin'Act
Studio 66
Cin' Star (qui devient tout simplement cinéma Le Star le 15 juillet 1943)
Mirabeau
Mogador
Pax
Lafayette
Trianon
Odéon
Comœdia
Régina
Variétés
Capitole
Eldorado
Le Capitole ou Richelieu : se trouvait au Pont-du-Las, au N° 2 boulevard du Docteur Fénelon ( au dessus de Bon Rencontre) . C'était un très grand cinéma de 1300 fauteuils, soit un des plus vaste de la ville avec le Gaumont Palace, le Casino et le Fémina. En 1964, de source certaine, il s'appelait encore le Capitole et on le trouve sous le nom de Richelieu vers 67-68. (Source Michaël Benture). Il a été pendant longtemps transformé en droguerie (Source Bernard Georges).
Alain Cola donne une autre version : le Capitole ne serait pas devenu le Richelieu vers 1967-68 car en 1966, le Capitole avait été transformé en "boîte", un dancing pour les jeunes qui prend alors le nom de Palladium. Alain Cola témoigne qu'il le fréquenta maintes fois et que lorsqu'il quitta Toulon, mi 1967, il existait toujours sous le nom de Palladium. À son retour à Toulon en 1970, une droguerie avait pris sa place ( ce que confirme le témoignage de Bernard Georges cité quelques lignes plus haut).
Le Modern : il existait déjà un cinéma sous le nom de Modern-Pathé en 1911, il était affilié à la société Pathé. En 1917 il s'appelle désormais Modern, il est situé au 6 rue des Marchands ( rue Henri Seillon de nos jours, située derrière l'Hôtel de ville de Toulon) (Source Michaël Benture)
Un autre cinéma Modern était situé au Pont du Las, il n'avait rien de commun avec le cinéma Capitole du même quartier, car tous deux ont existé en même temps et tandis que pour le Capitole on donnait dans les années 30/40 une capacité de 1000 fauteuils, le Modern qui avait pour adresse "route de Marseille au Pont du Las" possédait à cette époque 600 fauteuils. On trouve sa trace de la fin des années 20 jusqu'en 1933.
Le Comœdia ou Comedia : Au Mourillon, 10, rue Orvès près du boulevard Bazeilles se tenait le vénérable cinéma, le Comedia ( orthographié Comœdia à l'origine comme on peut le voir sur la photo ci-dessous) qui avait été très abimé par le bombardement du 24 septembre 1943; un témoin se souvient que cette semaine-là, il y'avait au programme "Le monde tremblera" (voir note 2). Il revoit encore l'affiche qui pendait le long du mur éventré. Il était équipé de 650 fauteuils avec une grande scéne.
Photo collection Alain Cola - Le Comœdia pris avant guerre peut-être vers 1937. Cliquer pour agrandir |
Maurice Alérini se souvient : "Pendant l'hiver 42-43, le cinéma Comedia, place d'Orvès au Mourillon, était devenu le cinéma de la jeunesse toulonnaise. Une mode : on se donnait le mot "dimanche au Comedia". C'était une salle bizarre, qui avait dû être un mini-théâtre, car il y avait de chaque coté de la salle, quatre loges où évidemment, les couples venaient pour autre chose que le film. J'y allais avec la bande des six ou sept ados de la place Saint Roch. J'y ai vu notamment (étant à l'orchestre et pas dans une loge) : "Carthacalha, reine des gitans", avec Viviane Romance ; "Montmartre sur Seine", avec Edith Piaf, Jean-Louis Barrault ; "L'inconnue de Monte Carlo", avec Jules Berry ; "Katia, femme traquée", avec Pierre Renoir, et une dizaine d'autres films, dont un allemand, "Nuits de Vienne".
"Ce cinéma a été détruit au cours du premier bombardement allié du 24 Novembre 1943. Il a été reconstruit après la guerre, dans un style plus classique."
Dans les années 80, au Comedia, Eddy Mitchell est venu y enregistrer une de ses
fameuses "Dernières séances" et avait été particulièrement bien accueilli, à tel
point qu'il avait envisagé de revenir, ce que hélas, il n'a pas pu refaire (Source Ph.Vial)
Ce cinéma fut ensuite dédié au genre art et essai; il a été transformé en théâtre en 1991 et rebaptisé "Espace Comedia". Géré et animé par le Théâtre de la Méditerranée,
il est cofinancé en partenariat par le Ministère de la Culture (D.R.A.C. P.A.C.A.), le Conseil Général du Var et le Conseil Régional
P.A.C.A. Il est doté de deux salles : l'une de 220 places comportant un
plateau de 13 m sur 8 (ouverture 10 m), l'autre de 50 places pouvant
accueillir des spectacles intimistes.
Toujours dans ce même secteur, Christian Guédon me signale qu'il il existait
un cinéma de quartier : Le Cinéma central, rue
Jean Bart qui faisait la joie des enfants du quartier et qui a
fermé ses portes lors de la renaissance ou plutôt de la reconstruction
du cinéma Comédia détruit par les bombardements. Cette salle
sert actuellement à des rencontres religieuses.
Le Trianon : En allant vers le pont de St-Jean en direction de la Valette, le cinéma de Sainte-Catherine s'appelait le Trianon; il était au N° 56 de de l'avenue François Cuzin qui fait le coin avec la place Jean Mermoz ,en face de l'ancien garage Renault ( qui était situé au N° 45) là ou se trouve maintenant le laboratoire d'analyses médicales du Dr Armand Febbraio. Il possédait une très vaste salle pour un total de 800 fauteuils. Jean-Pierre Clair témoigne : "j'ai assisté dans les années 50 à un spectacle où s'était produit Roger Nicolas (Aujourd'hui bien oublié, ce chansonnier devenu célèbre après la guerre, commençait toujours ses histoires par le célèbre « Écoute, écoute…") c'est donc la preuve que le Trianon avait donc, outre l'activité de projection, une activité "spectacle".
L'Odéon : Il y avait ensuite l'Odéon à St-Jean -du-Var. Il était situé au N° 140 boulevard du Maréchal Joffre, il possédait 487 fauteuils. Il a vraisemblablement fermé vers 1965 ou 66. Jacques Visconti précise que ses grands parents habitaient exactement en face, dans le sens Toulon- La Valette, L'Odéon était situé immédiatement aprés l'embranchement pour le Pont du Suve via la Barentine et la Palasse, sur le côté droit de l'Avenue Mal Joffre,quelques dizaines de mètres avant le pont du Chemin de fer. C'était l'archétype du cinéma de quartier.
Il a existé d'autres cinémas : l'Eldorado, le Variétés, le Régina, le Mogador, le Grillon ( voir le Mirabeau) , le Jeunesse et Famille et enfin le Cinéma des Jeunes. Les noms de ces deux derniers cinémas bien que proches, correspondent bien à deux établissements différents qui apparaissent encore aux programmes des spectacles de la ville au milieu des années 60. Concernant l'Eldorado, le Regina, le Variétés et le Mogador je peux simplement affirmer qu'ils existaient encore en 1966 (Source Michaël Benture)
Le Variétés : Le cinéma Variétés-Saint-Roch était situé quartier Saint-Roch, en montant vers Valbourdin, un peu au-dessus de la place Sadi-Carnot au N° 4 rue Guillaume Ponteil. Il possédait 430 fauteuils. A proximité, se trouvait a fameuse clinique toulonnaise Malartic (aujourd'hui déplacée sur Ollioules.) Il devint par la suite Les Variétés. A la fin de son activité en tant que cinéma, il est devenu un théâtre : Le Poquelin ( en hommage à Molière bien sûr). Il paraît qu'il a actuellement une trés bonne activité.
Photo Google Street - L'ancien cinéma Variétés au 4 rue Guillaume Ponteil |
Le cinéma Saint-Roch : Il avait pour adresse " quartier St Roch" et disposait de 400 fauteuils. Il était cependant distinct du cinéma précédent: Le Variétés car ayant une capacité en fauteuils, différente.
Le Régina : était situé aux Routes, au N°19 avenue Clovis Hugues et il avait une capacité de 500 fauteuils. Il a été transformé après sa fermeture, en supermarché à l'enseigne de Montlaur.
Le Mogador : était situé au N° 150 de l'avenue du Colonel Picot et il existait encore à la fin des années 60; il possédait 332 fauteuils à cette époque. Il devait dater des années 30. La photo ci-dessous semble en effet assez ancienne. A l'affiche, on peut distinguer le titre du film qui passait ce jour-là : il s'agissait de "Georges et Georgette", un film allemand de 1934 mais coréalisé par le Français Roger Le Bon et L'Allemand Rheinhold Schünzel. C'est la version française de Viktor und Victoria. On y retrouve notamment Julien Carette. Probablement vers 1949, il a été soit rénové soit entièrement reconstruit, Cette nouvelle version a été dessinée par l'architecte niçois Marcel-Victor Guilgot et construit par J. Zanini comme l'indique l'inscription en façade.
Marcel-Victor Guilgot (1901, Nancy - Nice) est un célèbre architecte du début du XXème siècle. Il s'installe à Nice en 1924. Il collaborera avec les architectes Charles et Marcel Dalmas jusqu'en 1938, puis exercera seul. Son style architectural est l'Art déco et le Mouvement moderne.
Photo coll. Michaël Benture et Alain Cola - Le cinéma Mogador sur la route de La Valette. Voici son aspect au début des années 30. Cliquer pour agrandir |
Photo coll. Michaël Benture - Le cinéma Mogador entièrement rénové (ou reconstruit ?), la photo est légendée de 1949. Cliquer pour agrandir |
Sur la photo ci-dessus, à l'affiche du Mogador, c'est le film "Car blindé" (mauvaise traduction de "Armored car" [voiture blindée], de nos jours on dirait fourgon blindé). Ce film américain de 1937 est sorti sous le titre de "Armored car", mise en scène de Lewis R.Foster avec Robert Wilcox, Judith Barrett, Cesar Romero. Cette photo est légendée de 1949, or le film de 1937 est ressorti aux USA en 1949, il a donc très bien pu pu être distribué en France à cette date.ce qui expliquerait la date de cette photo.
Le Cosmos : se trouvait à Saint-Jean-du-Var et existait encore en 1934. Il se trouvait au N° 192 avenue du Colonel Picot soit non loin du cinéma Mogador situé quant à lui au n°150 de la même avenue. Ce cinéma possédait 450 fauteuils.
Les 4 cinémas suivants étaient toujours en activité jusqu'en 1965 :
Le Colorado : qui se situait au N° 6 rue Henri Seillon ( probablement le même que le Caméo à qui il avait du succéder puisque ce dernier avait déjà disparu au début des années 60)
L'Étoile : sis au 30 place de Syrie à Siblas, un peu au-dessus du cimetière central. Ce cinéma possédait 230 fauteuils.
L'Eldo ou l'Eldorado ? : situé au Pont-du-Las, 79 avenue du XVème corps, un grand cinéma de 800 fauteuils. Il était d'après Jacques Visconti,
au niveau ou à proximité de la place Martin Bidouré (là où se tient
tous les matins le marché et où il y a l'église du Pont du Las.
Bernard Georges confirme cet emplacement : L'Eldo se trouvait lorsque l'on vient de Castigneau, sur la gauche 50 m avant d'arriver au marché. Il a été transformé en salle évangélique, celle-ci est désormais désaffectée et l'endroit est promis à la démolition en vue de la rénovation du quartier.
Le Rialto : se trouvait sur la commune de La Valette place Jean Jaurès, vraisemblablement ouvert au milieu des années 30, il aurait cessé son activité au début des années 60. Il existait encore de manière certaine en 1957. Il était doté de 450 places.
Les Variétés : A la Valette toujours, on retrouve la trace d'un cinéma nommé : Les Variétés. Ce dernier existait encore au milieu des années 30. On ignore encore s'il s'agissait du futur Rialto ou d'un cinéma différent.
À La Valette également, dès le début des années 70 on trouvait un cinéma de deux salles curieusement appelé Cinéma La Tomate, il était installé au sein de la résidence la Coupiane; chaque salle possédait le même nombre de fauteuils à savoir 168.
Le Star ou Théâtre de la Nature : situé Place d'Armes. Ce petit cinéma possédait 250 fauteuils. (Source Michaël Benture)
Le Robinson : Je ne résiste pas au plaisir d'évoquer un minuscule cinéma de quartier, peut-être même un cinéma paroissial : le Robinson, situé à Aguillon ( rue Gay-Lussac) que j'ai eu le plaisir de fréquenter dans ma petite enfance. J'en garde le souvenir de quelques Charlot et autres Laurel et Hardy. Seule, une poignée de vieux Toulonnais se souvient de ce petit cinéma de 200 fauteuils.
"Qui se souvient de cette curiosité : le "Drive In ciné" cinéma en plein air, près de La Farlède, dont on pouvait voir l'écran géant depuis l'autoroute qui mène à Nice. Comme aux USA, on pouvait aller y voir des films sans sortir de sa voiture, mais avec une qualité sonore plus que minable...Mais ce qui était amusant, c'était de voir la file de voitures arrêtées le long de l'autoroute le vendredi soir vers minuit, car à cette heure là, on pouvait y voir des films X. Des associations ont ensuite demandé l'arrêt de ces films (il est certain que cela faisait curieux de voir de telles images projetées au vu de tout le monde...) puis avec l'arrivée des grandes salles et du son stéréo, le Drive In a fermé à la fin des années 70 ( source Ph.Vial)"
Michaël Benture nous raconte que pratiquement tous ces cinémas étaient encore en activité à la fin des années 60, c'est-à-dire vers 1967-1968.
Jacques Visconti a pu étudier pas mal de journaux de l'époque ( République, Le Provençal, Le méridional La France, Le Petit Varois) et a dressé une liste des cinémas figurant sur les programmes sur différents années :
En Mars
1951,Février et Novembre 1952 on peut en voir 19 : Le Casino, le
Fémina, le Royal, le Kursaal, le Rex, le Vox, le Cin'act, le Lafayette,
le Pax, le Mirabeau, le Caméo, l'Odéon, le Trianon, Le Familial (à La
Pivotte), L'Eldo, le Régina, L'Etoile (à Siblas), Le Central (au
Mourillon) et enfin le Variétés.
En 1959
apparaissent des nouveaux noms (créations ou changements) : Le
Capitole, le Gaumont, le Paris, le Raimu, le Strasbourg, le Club, le
Comoedia (au Mourillon). En 1962
apparaît Le Mogador (à La Pivotte).
Un architecte fut spécialisé dans la conception des salles de cinéma entre 1930 et 1939 : Eugène Chirié intervint dans la création ou la modification de 27 établissements. A Toulon, il est cité pour : Le Comedia (1934), Le Capitole (1939), le Cinévog (1939) devenu le Ciné-Vox en 1943, le Vox puis enfin le Strasbourg ( Un très grand merci à Maurice Alérini qui m'a donné l'information sur le Cinévog, information confirmée par la suite par Michaël Benture.
Si vous aussi, vous avez des souvenirs de ces cinémas toulonnais, n'hésitez pas à m'envoyer un message et si vous avez des photos, elles seront les bienvenues.
Un très grand merci à Jacques Visconti, Christian Ramage, Philippe Vial et Michaël Benture, William Brès, Raymond Casile et Alain Bouguennec, Christian Guédon, Bernard Georges, Maurice Alérini, Jean-Pierre Clair, Guy Visciglio pour m'avoir fait profiter de leurs souvenirs. Les capacités en nombre de fauteuils des cinémas et la plupart des adresses, m'ont été communiquées par Michaël Benture. Un grand merci à Jacques Thuriès pour la photo du Casino et du Kursall. Un grand merci à Maurice Alérini pour les 2 photos de l'Eden après le bombardement. Merci également à Alain Cola pour les photos du Garden Cinéma, du Mogador et Comedia.
Eléonore Marantz-Jaën : Rives Nord-Méditerranée : http://rives.revues.org/document84.html : Architectures de cinémas. L’expérience et les réalisations d’Eugène Chirié 1930-1939 - Jean Linnemer "Toulon autrefois" - Gilbert C. témoignage dans le cadre du Café-lecture : mémoire de Toulon - Wikipédia : Georges et Georgette (film 1934) -
Fauteuils rouges de cinéma: Société Quinette Gallay http://www.quinette.fr/ - Photos collection Michaël Benture - Maurice Alérini - Collection Jacques VIsconti -
(1) Les railles,
un terme propre à Toulon qui qualifie les bandes de jeunes des
quartiers populaires qui aimaient bien se faire remarquer par leur
tapage et leurs bêtises; les bagarres opposaient bien entendu les
railles rivales issues de différents quartiers. (une page mériterait un
jour de leur y être consacrées). Plus tard apparaîtront les fameux
"blousons noirs" directement dérivés des railles.
(2) Le monde tremblera : "Le monde tremblera" Film sorti en 1939 , Genre: Science fiction, tiré du livre de Charles-Robert Dumas et Roger-Francis Didelot "La machine à prédire la mort - Durée: 1h 43 Pays: France, réalisé par Richard Pottier avec: Claude Dauphin, Madeleine Sologne, Roger Duchesne, Armand Bernard, Erich von Stroheim, Raymond Aimos, Julien Carette, Henri Guisol, Robert Le Vigan...
L'histoire : Jean Durant, jeune savant met au point un système qui permet de connaître le moment précis de la mort de chacun. Cette connaissance produit de profonds bouleversements. Il cherche désespérément un volontaire; lorsqu'il apprend que la machine est enfin opérationnelle, il veut en faire usage....mais il ne maîtrise pas les conséquences néfastes de son invention et celle ci va jeter la perturbation dans le monde : suicides, meurtres, krach boursier, émeutes. Lors d'une confrontation avec son rival en amour l'inventeur perdra la vie à l'instant précis que sa diabolique machine avait annoncée.
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