Édouard Jauffret | Souvenirs d'Édouard Jauffret | La maison natale d'Édouard | Joseph Marius Jauffret | La Seyne en 1900 : | 37, place Verlaque | Au Pays Bleu
Tous ceux qui comme moi dans les années 50-60 ou plus tard encore, ont eu pour livre de lecture un de ces merveilleux ouvrages écrits par Édouard Jauffret et illustrés par le grand Raylambert, ne peuvent avoir oublié le plaisir qu'ils ont eu à découvrir ces pages si poétiques : Au Pays bleu, Les belles images, Le petit Gilbert, La maison des Flots Jolis...Aujourd'hui des centaines, voire des milliers de personnes recherchent activement dans les bouquineries ou sur les sites Internet de ventes aux enchères dont plus célèbre est Ebay, un de ces livres qui a marqué leur enfance. J'en ai fait partie au tout début alors que l'engouement était encore quasi inexistant.
Revers de la médaille, ces livres de plus en plus recherchés voient leurs prix augmenter en flèche et dans des limites parfois déraisonnables. Beaucoup de personnes peu argentées n'ont pu suivre les enchères et ont vu le livre de leurs rêves leur échapper...quelle frustration quand on pensait avoir touché au but et redécouvert le livre culte de son enfance!
Mais il y'a eu une excellente nouvelle fin 2008 car les Éditions Belin ont décidé de rééditer 3 livres d'Édouard Jauffret : Au Pays bleu, Petit Gilbert et Les belles images. Voir leur site web : https://www.belin-education.com/.
Puis je dire sans fausse modestie que mes pages ont contribué à cette redécouverte des livres de Jauffret mais aussi de tous les ouvrages illustrés par Raylambert ? Pourquoi pas après tout ? Depuis la mise en ligne de la page sur le Pays bleu le 24 décembre 2002 ( la veille de Noël, ça ne s'invente pas...), et de la page Livres d'enfance, je reçois de plus en plus de mails et la question récurrente est toujours : comment se procurer tel ou tel livre de Jauffret ? Aidez-moi ! Il y'a une véritable passion pour ces livres qui ont marqué très profondément l'enfance de la plupart des écoliers qui ont appris la lecture grâce à ces magnifiques ouvrages.
Au fil du temps, il s'est créé un petit noyau de véritables fans de Jauffret et de Raylambert et chacun s'est pris au jeu: un seul but: trouver le maximum de documents, de faits, sur nos auteurs préférés. Etait-ce le cercle des Poètes disparus qui se reformait ? Tels de fins limiers, nous nous lancions à la poursuite non du temps perdu mais d'Édouard Jauffret et de Raylambert.
Ainsi sur Raylambert, il n' y avait absolument rien, pas de biographie, pas de photo : rien de rien. grâce aux recherches des uns et des autres, nous avons réussi à établir une biographie et à trouver des photos de l'artiste. Rien n'est impossible aux passionnés !
Grâce à tous ces efforts, Raylambert a droit désormais à son article dans Wikipédia, l'encyclopédie libre sur Internet : un des 10 sites les plus visités de France. Alors un grand merci à tous, ils se reconnaîtront ( n'est-ce pas : Gilles, Jean-Claude, Minou, Maurice, Denis, Jean-Luc., ..et tous les autres) Sur Jauffret, c'était encore moins que rien mais la chance était avec nous et l'acte de naissance a pu être retrouvé et puis ...
Au Pays Bleu, le livre emblématique sur lequel j'ai appris la lecture |
Biographie d'Édouard Jauffret :
Après avoir recherché en vain pendant plus de 15 ans, nous avons enfin trouvé le Graal, une photo d'Édouard Jauffret prise à Bezons (Seine-et-Oise) en 1926, il est alors âgé de 26 ans.
Par son fils Gilbert, nous savons de plus qu'il mesurait environ 1,75 m. et en prime, nous avons même trouvé une photo d'Édouard , bébé. Rien de cela n'aurait été possible sans la persévérance de Gilles Fronteau et de Michel Parpère qui est l'heureux auteur de ces découvertes en étudiant les archives familiales de Gilbert Jauffret.
Par la suite d'autres belles découvertes ont suivi et l y en aura probablement d'autres qui nous réserveront leur lot de surprises. Ainsi nous avons ldéjà de permis de conduire d'Édouard Jauffret datant de 1933 alors qu'il résidait en Corse, à Corte ( voir la page souvenirs) et une photo de classe alors qu'il était à l'École Normale d'instituteurs de Draguignan vers 1918. On a aussi la chance de voir des photos du salon de sa maison de Draguignan, celle où il vécut ses dernières années en rédigeant la série de livres bien connus dont le Pays bleu..Parfaitement conservé dans son jus, cette pièce permet d'imaginer la vie d'Édouard Jauffret et de sa petite famille dans les années 40, une plongée dans le passé.
Beaucoup d'éléments-clefs de la biographie d'Édouard Jauffret nous ont été fournis par Gilbert Jauffret, questionné par nos 3 amis en mai 2007. Qu'ils soient ici chaleureusement remerciés pour leur aide précieuse.
Édouard Marius Antoine Jauffret a vu le jour à la Seyne-sur-Mer dans une petite maison située route de Tamaris le jeudi 4 octobre 1900 à une heure du matin; son père est Joseph Marius Jauffret (36 ans) né à Trans-en-Provence en 1864, exerçant la profession de menuisier et sa mère, Elisabeth Philip (29 ans) née au Muy en 1871, femme au foyer ( elle fait aussi la lavandière d'après "Au Pays bleu"). Gilbert Jauffret dit de son grand-père Joseph qu'il était en fait un menuisier éclectique; il s’intéressait aux études et avait réuni par exemple toutes les publications de l’œuvre de Michelet qu’il avait reliées.
Édouard bébé, photographié assis sur une peau de chèvre. Pour être ainsi en position assise, le bébé doit avoir au minimum 6 à 8 mois. Sur la photo il a peut-être déjà un an. Quelle magnifique similitude avec la description ci-dessous faite par Édouard Jauffret dans le livre page 125. Presque tout concorde dans la description hormis la position du bébé sur la photo : assise au lieu d'être couchée. |
Pages 124-125 du livre, le jeune Édouard examine les photos de famille rangées dans une boîte en carton ( la boîte aux souvenirs); il découvre sa photo, bébé âgé d'un an. Il écrit : "le photographe m'a couché sur une peau de chèvre, vêtu seulement d'une petite chemise." Oh! Que j'étais drôle avec mes grands yeux, mon nez retroussé et ma houpette de cheveux !" Ne dirait-on pas que cet adorable dessin de Raylambert a été inspiré d'après la photo du jeune Édouard ? |
Le professeur Girault dans ses recherches sur le père d’Édouard Jauffret, avait noté qu’il était domicilié en 1902 au "quartier Lambert"; en effet, la route dite corniche de Tamaris commençait au niveau des chantiers et traversait les quartiers populaires (où s’entassaient les familles d’ouvriers des chantiers), dits "Les Mouissèques", "Saint-Lambert" et "Saint-Antoine" ( voir la carte d'État Major du quartier St-Lambert en 1930) et le même endroit sur une carte IGN de nos jours. Aujourd'hui cette route de Tamaris serait l'actuelle avenue du général Carmille (voir la page La Seyne autrefois/ la maison natale)
Si l'on se base sur son livre"Au pays bleu, le roman d'une vie d'enfant" que l'on peut qualifier de livre autobiographique, on ne parle nulle part de petit frère ou de petite sœur Édouard aurait eu un frère.
Édouard Jauffret a connu sa femme Marie Rose Agostini (née len Corse le 30 juillet 1899 à Prunelli-di-Casacconi ) à la Seyne-sur-Mer à 18 ans : Le coup de foudre, d’une manière toute simple ; ils se sont mariés très jeunes, mais la maladie d’Édouard a brisé leur vie. Leur union a été célébrée à la Seyne-sur-Mer le mardi 25 Octobre 1921.
Dans le "Petit Gilbert" Édouard Jauffret raconte la vie de son petit garçon : Gilbert, son unique enfant né à Autun ( Saône-et-Loire) en juin 1934 et qui vit aujourd'hui une paisible retraite à Draguignan après avoir été lui aussi enseignant.
Dans Petit Gilbert, Édouard Jauffret raconte l'enfance de son fils : Gilbert |
L'épouse d'Édouard qui était également enseignante, est décédée le 21 juin 1976 à Draguignan; elle repose aux côtés de son cher époux au cimetière de la ville. Gilbert Jauffret dit que "Sa maman était gentille, elle plaisantait dans le meilleur sens du terme, c’était une femme admirable."
La vie d'Édouard Jauffret, marquée par une horrible maladie :
Comme nous l'avons évoqué plus haut, Édouard fut victime d'une grave maladie : une tuberculose articulaire ( une forme rare de tuberculose qui attaque les os et les articulations et qui est très invalidante) qui se déclara très tôt dès 1934 (à seulement 34 ans); d'après son fils Gilbert, il serait tombé gravement malade à la suite d'une imprudence, en se baignant dans l'eau glacée du Golo, un tumultueux fleuve Corse ; il était en effet un sportif chevronné.
De nos jours on nomme cette maladie, la tuberculose ostéo-articulaire. Elle est provoquée par Mycobacterium tuberculosis, plus connu sous le nom de bacille de Koch bien connu pour provoquer la forme de tuberculose qui atteint les poumons mais elle atteint parfois d'autres organes (ganglions, peau, reins, cerveau, os...) On parle alors de tuberculose extra pulmonaire qui est une forme non contagieuse.
Cette maladie atteint essentiellement la colonne vertébrale et les membres inférieurs, la hanche étant la première localisation suivie du genou. Elle provoque des douleurs intenses dues à son caractère inflammatoire. Elle est très invalidante.
Cela explique les difficulés extrêmes sur la mobilité d'Édouard Jauffret à la fin de sa vie. En fait, rien médicalement ne prouve que cette maladie ait été provoquée par ce bain dans l'eau glacée du Golo. C'est même fort peu probable. Dans les années 30, la tuberculose était encore très fréquente en France et il était facile d'être contaminé, c'est sans doute ce qui est arrivé à Édouard.
A cette époque, avant la guerre et pendant la 2ème guerre mondiale, les antibiotiques sont seulement à leur tout début (la Streptomycine ayant un effet sur le bacille de Koch, ne fut découverte qu'en 1944) mais ils sont encore très rares et pas efficaces sur la tuberculose.
Il fut mis en congé de longue maladie dès la rentrée 1935 et à la suite de cela, il retourna dans le Var.
Le "Petit Gilbert" se souvient de son arrivée à Draguignan avec ses parents le 3 Juillet 1939, Il avait alors 5 ans; il raconte: " Son père a beaucoup travaillé dans sa maison de Draguignan. Ils ont vécu au pied du « Malmont » , avenue de Montferrat , dans une jolie maison avec un beau jardin, avec comme voisine Mme Pons avec laquelle ils entretenaient d’excellentes relations.
Ses parents ont construit ensuite la villa et Gilbert rajoute :"On partait dans la colline, c’était le temps des collines, il m’est arrivé de me perdre. On était en symbiose avec cette campagne ; la vie était semi rurale, les alentours n’étaient pas lotis." et il rajoute un peu amer :" Draguignan comptait 12 000 habitants et a grandi brusquement quand on y a transféré l’école d’artillerie de Chalons-sur-Marne. Les établissements du matériel de Nîmes se sont installés quartier Bonaparte. La ville est très étirée et compte maintenant pas loin de 40 000 habitants."
La retraite forcée :
Édouard Jauffret fut finalement mis en retraite d'office en octobre 1940; il est décédé bien trop jeune à Draguignan (Var), le vendredi 19 janvier 1945 à l'âge de 44 ans. Son ami André Signoret dit ( préface de "Gerbes d'or") qu'il a lutté longuement et courageusement contre la maladie.
"Né au tout début du siècle, il est mort bien trop jeune à l'aube des années 50 sans avoir eu le temps d'achever Gerbes d'or", dit de lui André Signoret, qui se chargea de parachever l'ouvrage (paru chez Belin vers 1948 )
La difficiles conditions de l'écriture de 'Au Pays Bleu" et des livres suivants:
Gilbert Jauffret raconte : "Il était déjà malade quand il a commencé à écrire "Au Pays Bleu" et handicapé par des rhumatismes déformants. Ses rhumatismes l’ont gêné considérablement, d’abord au genou, puis au coude et ensuite il lui était très difficile de se laver le dos, il fallait faire glisser une éponge mouillée savonneuse, sur le dos, c’était très difficile. Il ne pouvait pas écrire très facilement. Il était obligé de mettre son crayon entre deux doigts, car il avait le pouce paralysé. Il a souffert terriblement, et il ne sortait plus. Il ne voulait pas entrer en contact avec la maison d’édition, parce qu’il ne voulait pas que l’on voie ses difficultés motrices. Il travaillait jour et nuit pratiquement, et il avait une prodigieuse. faculté de création, que je vois mieux maintenant. Il écrivait sans cesse, rédigeant une foule de livres en peu de temps. Tout était prêt, organisé, les épreuves envoyées par les éditions Belin étaient aussitôt corrigées et réexpédiées. Tout se faisait comme une mécanique bien huilée si on peut dire. Il écrivait aussi des poèmes remarquables."
Gilbert Jauffret précise que "son père n’a jamais rencontré Raylambert ni visuellement, aucun représentant des éditions Belin; Il était dans un tel état de santé, qu’il ne le voulait pas." Les 2 hommes qui eurent une collaboration artistique si étroite ne se virent donc jamais. Les échanges se faisaient par courrier. Il y'avait sans aucun doute une très grande amitié et un belle complicité entre ces deux hommes dont talents se complétaient si bien.
La carrière d'Édouard Jauffret :
Il a été reçu au concours de l’École Normale à Draguignan en 1916 et nommé Inspecteur à 30 ans. Il il fut nommé à Corte, en Corse puis il sera muté à Autun en Saône-et-Loire, le 8 juin 1934.
C'est à Louhans (Saône-et-Loire) qu'il rencontra un autre inspecteur d'académie : André Signoret (1) qui devait devenir son ami; ce dernier partit exercer ensuite en Tunisie.
Giilbert Jauffret se rappelle qu'André Signoret est venu à la villa avec sa femme où ils ont été reçus à déjeuner par sa maman , peu après le décès de son père , pour discuter des droits d'auteur de "Gerbes d’or", le dernier ouvrage d’Édouard jauffret , terminé par Signoret (1)
Édouard Jauffret s'est engagé à 18 ans dans la Marine à la fin de la première guerre mondiale (1918) et il a servi sur le Croiseur "Duguay-Trouin" en mer Adriatique, sur le littoral Yougoslave ; il est allé à Raguse (Sicile) et à Dubrovnik (de nos jours en Croatie). Le Duguay-Trouin était un croiseur-école d'application (1900-1914) transformé par la suite en navire hôpital (1914-1920)
Édouard Jauffret débute son métier d'instituteur en 1919 dans le Var; entre 1919 et 1920, il exerce à Gonfaron puis à Tourtour, après quoi quitte le pays bleu et le soleil provençal pour la région parisienne, à Bezons en Seine-et-Oise (Val d'Oise de nos jours), au nord-ouest de Paris ( voir la photo plus bas)
Cette connaissance de la banlieue parisienne transparaît bien dans son livre "La maison des Flots Jolis" dont une grande partie se passe du côté de Nanterre.
Il fit également des études supérieures de philosophie à la Sorbonne.
L'origine de la famille : Jauffret, un nom Angevin à l’origine, qui comportait deux rameaux : Le Roi René faisait d'ailleurs de fréquents allers-retours entre Aix-en-Provence et l’Anjou, il était comte d’Anjou et de Provence. Le premier rameau était installé dans le sud-est : Vidauban, les Alpes de haute Provence; Le second rameau se trouvait vers Bordeaux : dans les Jauffret célèbres susceptibles d'être de la famille, on peut citer : Le tennisman François Jauffret et l'écrivain Régis Jauffret.
D'après le site Geneanet, le nom est porté dans le Sud-Est avec des variantes :
Jouffrey, Jauffred, Jaufred, Jaufret. Formes vendéennes : Jauffrit, Jaufrit,
Jaufry.
Jouffrey : nom de personne d'origine germanique, Gautfrid (gaut = du peuple goth + frid = paix), surtout porté dans le Dauphiné (également Massif Central). Variantes : Jouffray, Jouffrai, Jouffrais, Jouffraix, Jouffret, Joufret. On trouve en Franche-Comté la forme Jouffroy. Tous ces noms équivalent au patronyme et prénom plus connu Geoffroy.
Édouard Jauffret est né dans une famille ouvrière modeste, son père était menuisier aux chantiers navals de la Seyne, sa mère femme au foyer, faisait aussi la lavandière pour arrondir les fins de mois.
Comment ce modeste fils d'ouvrier a-t-il pu devenir instituteur puis inspecteur d'Académie? une belle ascension sociale qui s'explique sans doute bien. L'accès à un poste d'instituteur était un vrai symbole de réussite et également un moyen de s'élever socialement et de sortir du statut d'ouvrier. L'accès au statut de fonctionnaire, était l'un de ces moyens (Les maîtres d'école publique deviennent des fonctionnaires de l'État à partir de 1889)
Pur produit de l'école gratuite, laïque et républicaine héritière des lois de Jules Ferry, Édouard Jauffret a vraiment connu une belle réussite ( on dirait aujourd'hui que l'ascenseur social avait parfaitement fonctionné); Il devait être un brillant élève, n'en doutons pas, notre Édouard : école primaire couronnée par le certificat d'études, puis le collège, le lycée et l'École Normale où il est reçu au concours à 16 ans ( voir Léonce Bourliaguet).
Édouard Jauffret fut l'un de ceux que Charles Péguy en 1913, surnomma "Les hussards noirs de la République", en désignant les instituteurs de l’école laïque. Ce sont les combattants de l’instruction publique, purs produits de la 3ème République.
Il a enseigné pendant 10 ans à l'école primaire avant de passer Inspecteur d'Académie dès 1930. En 1941, il publiait "Au pays bleu" son premier livre scolaire qui allait être suivi rapidement de 5 autres dont un posthume : "Gerbes d'or".
D'après son fils Gilbert, il aurait rêvé d’être inspecteur général de l’éducation nationale, il aurait peut-être réussi si la maladie ne l'avait brisé alors qu'il était promis à la plus brillante des carrières.
Photo : Archives familiales de Gilbert Jauffret - Édouard Jauffret photographié à Bezons en 1926 ( il a alors 26 ans) |
Des souvenirs d'Édouard Jauffret à la Seyne ?
En termes littéraires, le Pays Bleu désigne le Midi et, au sens figuré, un pays imaginaire et merveilleux. Il existe un chemin du pays Bleu (voie communale n° 158): Pourquoi a-t-on baptisé ainsi ce chemin du quartier Brégaillon, à la Seyne,? On pense qu'il avait probablement pour origine le fait que l’Inspecteur d’Académie, auteur du célèbre ouvrage "Au Pays Bleu” ait autrefois habité dans son quartier, sur la colline de Brégaillon, d’où descendent actuellement 3 chemins parallèles nommés chemin du Pays Bleu, chemin du Château Vert et chemin de la Colline. Il s'agit d'un chemin nord-sud qui relie, avec une forte déclivité, la route de La Seyne à Toulon (avenue de la 1ère Armée Française) au chemin du Belvédère (classé Voie Communale N° 158 le 28 décembre 1953)
Il existe également une ancienne villa, imposante et toujours habitée, aux volets bleus, qui porte bien sur sa façade sud la dénomination "Le Pays Bleu", Soyons clair, en aucun cas, cette maison n'aurait pu être celle de son enfance, elle est bien trop cossue et ne correspond pas du tout à la description donnée dans le livre. Peut-être a-t-elle été nommée comme ça en hommage au livre de Jauffret et il en est de même pour le chemin du Pays bleu.
André Signoret : lui-même inspecteur d'Académie, a été en poste à Louhans en Saône-et-Loire, de 1929 a 1932, c'était un ami très proche d'Édouard Jauffret. Il succédait au célèbre écrivain-instituteur Leonce Bourliaguet. Parti travailler en Tunisie, en 1950, il est alors directeur de l'Enseignement Primaire (Ce qui expliquerait que la préface de "Gerbes d'or" comporte des remerciements à des instituteurs en poste à Tunis (école normale, La Goulette et Menzel-Temine). C'est lui qui a teminé le livre Gerbes d'or car Édouard Jauffret est mort alors qu'il était arrivé seulement à la moitié de l'ouvrage.
L'oeuvre d'Édouard Jauffret |
Au pays bleu : roman d'une vie d'enfant -roman scolaire (pour le cours élémentaire) 1941 - Librairie classique Eugène Belin - 1 volume (15 x 21) de 256 pages, illustré par Raylambert, couverture en couleurs. Ce livre a connu de nombreuses rééditions puisqu'il a servi au delà des années 70 dans les écoles primaires. |
Petit Gilbert : premier livre de lecture ( pour le cours préparatoire) 1942 - Librairie classique Eugène Belin - 1 volume (22,5 x 18,5) de 103 pages, illustré par illustré par Raylambert, couverture en couleurs. |
Les belles images : méthode d'apprentissage de la lecture pour la classe enfantine, livre paru en 1945 ?, illustré par Raylambert.Edition connue 1948 |
La Maison des Flots Jolis : roman scolaire pour le cours moyen paru en 1945, illustré par Raylambert. |
Gerbes d'or : Lectures choisies - Choix de textes expliqués et commentés. Cours supérieur. Classe de fin d'études primaires, co-écrit avec André Signoret - Librairie classique Eugène Belin -paru en 1950, illustré par Raylambert. |
Date |
Evènement |
Lieu |
Observations |
4 octobre 1900 | Naissance d'Edouard Marius Antoine Jauffret | La Seyne-sur-Mer (Var) |
le jeudi 4 octobre 1900 à une heure du matin, route de Tamaris - Père Marius Jauffret (menuisier) - Mère : Elisabeth Philip (femme au foyer) |
1902 | Petite enfance | La Seyne-sur-Mer (Var) | Quartier Lambert |
1904 | Ecole maternelle | La Seyne-sur-Mer (Var) | |
1907 - 1912 | Ecole primaire | La Seyne-sur-Mer (Var) | |
1908 | Déménagement dans un autre quartier | La Seyne-sur-Mer (Var) | |
1916 | Reçu au concours de l’École Normale | Draguignan (Var) | |
1916-1918 | Formation d'instituteur | Draguignan (Var) | |
1918 | S'engage dans la Marine | ||
1919 à 1930 | Enseigne à l'école primaire | ||
1919 - 1920 | Début de sa carrière d'instituteur | Gonfaron (Var) puis Tourtour (Var) | |
25 octobre 1921 | Mariage | La Seyne-sur-Mer (Var) | avec Marie Rose Agostini (née le 30 juillet 1899 à Prunelli-di-Casacconi (Corse) |
1926 | Enseigne à l'école primaire | Bezons (Oise, Val d'Oise de nos jours) | |
? | En poste | Louhans (Saône-et-Loire) | Il y fera la connaissance d'André Signoret |
1930 | Reçu au concours d'inspecteur | Corte (Haute-Corse) | |
8 juin 1934 | Nommé Inspecteur à Autun | Autun (Saône-et-Loire) | |
1934 | La maladie se déclare | Tuberculose ostéo-articulaire | |
8 juin 1934 | Naissance de Gilbert André Jauffret | Autun (Saône-et-Loire) | Gilbert sera le seul enfant du couple |
1935 | Mise en congé de maladie à partir de la rentrée 1935 | ||
3 juillet 1939 | Draguignan (Var) | Edouard Jauffret s'installe à Draguignan | |
1940 | Mise d'office à la retraite | Draguignan (Var) | |
1941 | Sortie du livre : Au Pays Bleu, roman d'une vie d'enfant | Librairie classique Eugène Belin | |
illustré par Raylambert | |||
1942 | Sortie du livre : Petit Gilbert | Librairie classique Eugène Belin | |
illustré par Raylambert | |||
1945 | Sortie du livre : La maison des Flots jolis | Librairie classique Eugène Belin | |
illustré par Raylambert | |||
vendredi 19 janvier 1945 | Décès d'Edouard Jauffret à l'âge de 44 ans | Draguignan (Var) | |
1945 | Sortie du livre : Les belles images | Librairie classique Eugène Belin | |
illustré par Raylambert | |||
1948 | Sortie du livre : Gerbes d'or | Librairie classique Eugène Belin - Achevé par André Signoret | |
illustré par Raylambert | |||
21 juin 1976 | Décès de son épouse Marie Rose Agostini | Draguignan (Var) |
Gilbert Jauffret, Denis Guillaume (†), Gilles Fronteau, Jean-Claude Autran et Marius Autran (†) , Michel Parpère, Michel Tordjman, Minou Chahbazi ( internaute canadienne), , Maurice Pellissier, Joël Odiardo, (ancien instituteur à La Seyne), Jacques Girault, Archives départementales du Var à Draguignan, Bruno Lizé et mille excuses à ceux que j'aurais omis...
Photos : Gilles Fronteau - Portraits d'Édouard Jauffret : photos découvertes par Michel Parpère dans les archives familiales de Gilbert Jauffret.
Site Internet de Marius et Jean-Claude Autran : http://jcautran.free.fr/ : Toute l'histoire de La Seyne-sur-Mer. Édouard Jauffret est sur Wikipédia, l'encyclopédie libre et gratuite que chacun peut enrichir.
© Roland Le Corff page créée le 03/03/2007 - version du 04/03/2021